...et bonne année???

Je suis de cette génération qui pense Holocauste quand le mot « guerre » est prononcé. Les images des camps viennent plus rapidement que celles des tranchées, pour moi du moins. Je sais pourquoi, parce que je me suis beaucoup renseignée sur la Seconde Guerre Mondiale, parce que les lectures et les films m’ont permis de mettre des visages sur cette guerre.

Ce soir, j’ai mis des images sur les tranchées de la Grande Guerre, avec le film « Joyeux Noël ». Habilement, avec simplicité, ce film parle de conflit, certes, mais plus encore d’humanité.

Trois nationalités, trois tranchées, des alliés, des ennemis, des combats, de longues heures d’attente, des soldats.

Des ennemis, en théorie, mais avec un seul but commun : survivre.

Des ennemis, mais des hommes, avec les mêmes craintes qui les assaillent, la même peur qui les tenaillent, les mêmes cadavres qui les hantent, les mêmes tranchées qui les rongent…

Arrive Noël, et l’inimaginable! Les ennemis se rencontrent, se côtoient, partagent boissons et nourriture, jouent, discutent. Ils ne fraternisent pas, ne pactisent pas avec l’ennemi, il est juste question de partage. Pour une nuit, oublier la guerre, enterrer les morts, et vivre, malgré tout. La trêve de Noël 1914. Des hommes, pudiques, inquiets, fatigués fêtent dignement Noël.

Je ne vous raconterai pas tout, il faut le voir. Vraiment. Même si l'on sait que cette guerre n'était de loin pas finie, en décembre 1914...

L’interprétation est limpide, le rythme parfait, la mise en scène sublime, et la leçon bouleversante. Un fait réel, il paraît, un bout de l’Histoire en somme… Même si c’est encore plus dur de mettre des visages, des histoires sur ces passages de l’Histoire, ce film montre adroitement que la guerre la plus terrible est humaine et non stratégique.

A regarder de toute urgence, avec un paquet de mouchoirs à portée de mains…

Multikiss, Maxitchao…