Poulette

Publié le par Marinette

Je me souviens bien de la première fois où j’ai rencontré chacun de mes collègues. J’étais stagiaire, toute tremblante, lorsque j’ai rencontré une grande partie de l’équipe. Timide et ignorante des difficultés de l’équipe. Bienheureuse en somme.

Et puis il y avait cette petite brune avec son grand sourire. Elle semblait un peu venue d’ailleurs, avec sa bonne humeur à toute épreuve et sa patience sans borne avec moi l’étudiante-ignorante-qu’il-faut-encadrer. Au final, je ne l’ai que très peu vue pendant mon stage, quelques matins, quelques après-midi, mais elle m’avait fait bonne impression.

Quelques mois plus tard, bardée de mon diplôme de l’état de « ça y est tu es une grande », j’arrive, non moins tremblante, dans ce même service.
Grâce à mon stage, je connaissais mes collègues, et c’est un souci en moins quand on commence à bosser.
Et la gentille brunette qui sourit tout le temps se met à m’appeler « poulette ».  Rapidement, je me rends compte qu’elle appelle tout le monde comme ça. Et ça me fait marrer. Elle m'accueille comme si elle me connaissait depuis toujours.
Elle sait que je ne connais pas grand monde dans le coin, que je viens de m’installer dans une montagne isolée de ma plaine… Elle entreprend alors, par politesse, de me faire rencontrer des gens qui bossent au même endroit que nous, me propose de passer chez elle. Au début, je n’ose pas, et à force de bosser avec elle, on se retrouve rapidement autour d’une tisane.

De fils en aiguilles, de petites soirées en grandes discussions, cette collègue est devenue une amie.
Elle m’a fait découvrir et aimer le village dans lequel je me suis installée, elle m’a aidée, et m’aide encore, à avoir confiance en moi au boulot.
Quand le travail est trop dur, parfois, quand la charge émotionnelle atteint des sommets, en parler avec elle m’aide à me sentir moins seule, à partager ce que les murs du boulot ne permettent pas toujours d’échanger. À s’assurer, à huis clos, que je ne suis pas la seule à ramener parfois à la maison les souffrances vues chez nos patients. Avec elle, je ne sais pas pourquoi, j’arrive davantage à dévoiler mes failles. Peut-être parce qu’on est touchées par les mêmes patients.

Toujours enjouée, toujours partante, toujours compréhensive, il me manque des adjectifs pour la décrire. Un peu une grande sœur, toujours une collègue, sans cesse de bons conseils.

Ma poulette, si je pouvais avoir un peu de ta patience…
Chère collègue, merci d'être là quand c'est dur, merci de nous faire rire avec tes expressions venues d'on ne sait où, merci d'être notre poulette... C'est un plaisir de travailler avec toi !

Multikiss, Maxitchao…

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